2020, c’est l’année Vian ! L’Abbaye de Royaumont la fête par une exposition, un concert, et une projection de L’Écume des jours de Charles Belmont.

À cette occasion, on rembobine jusqu’en 2014, avec un entretien de Pascal Le Duff pour le site Critique-film.fr

 

 

L’Écume des jours de Charles Belmont, entretien avec Marielle Issartel

 

16 mars 2014

Le 15 mai 2011, le comédien et réalisateur Charles Belmont disparaissait à l’âge de 75 ans. Deux ans après son décès, il est utile de rappeler qu’il fut le premier à adapter – très librement – L’écume des jours de Boris Vian. Un joli long-métrage poétique et charmant, délicieusement musical, avec une grâce visuelle et une légèreté de ton et de rythme qui n’empêchent pas une belle mélancolie dont certains seraient avisés de s’inspirer. On attend toujours (impatiemment) sa sortie en DVD et bluray…

Merci à Marielle Issartel, qui fut la compagne du réalisateur et sa monteuse et principale collaboratrice pendant plus de quarante ans de m’avoir accordé ce long entretien.

Charles Belmont et Bernadette Lafont dans Les Godelureaux
Charles Belmont et Bernadette Lafont dans Les Godelureaux

Voir et revoir L’Écume des Jours de Charles Belmont.

Si vous avez raté les muti-diffusions sur OCS…

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Inédit en DVD. Centenaire de la naissance de Boris Vian.

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À LYON : La Librairie Cinéma – 20 rue du Premier-Film, Lyon 8e

L’Écume des Jours, un bijou de 1968

PAR JEAN-JACQUES BIRGÉ, musicien

Si la version de Michel Gondry sortie en 2013 est à oublier séance tenante, il est merveilleux de retrouver L’écume des jours adapté au cinéma par Charles Belmont en 1968. Boris Vian avait 26 ans lorsqu’il écrivit L’écume des jours en 1946. Vingt ans plus tard, c’est bien un film zazou que porte cette équipe de jeunes comédiens et techniciens…

Si la version de Michel Gondry sortie en 2013 est à oublier séance tenante, il est merveilleux de retrouver L’écume des jours adapté au cinéma par Charles Belmont en 1968. Bonne année, bon cru, mais le 20 mars n’était pas forcément une bonne date pour remplir les salles alors que deux jours plus tard la marmite commençait à bouillir à Nanterre. Le film est moins dépressif que le roman de Boris Vian, mais il en a conservé l’incroyable fantaisie. Plus que l’intrigue, donc le texte, c’est le contexte qui m’emballe. Les décors merveilleusement inventifs d’Agostino Pace ressemblent à ce que va devenir l’art moderne des années 70. La fraîcheur des comédiens rend le soufflet léger tel le mobilier gonflable et l’eau qui ruisselle, fut-elle mortelle. Jacques Perrin, Marie-France Pisier, Sami Frey, Annie Buron, Bernard Fresson, Alexandra Stewart sont des bulles de savon. On est aussi toujours content de voir Claude Piéplu ou d’entendre la voix de Delphine Seyrig. La bande-son fait partie du bonheur. André Hodeir a composé une partition jazz qui ne swingue pas plus que d’habitude, mais c’est ce qui fait son charme, droite, pimpante, pleine d’imagination, étonnante, et Pïerre Henry a sonorisé les machines avec ses bruits électroniques.

Boris Vian n’a pas eu beaucoup de chance avec le cinéma, sauf une fois

Chick, un temps pour mourir...

L’Écume des jours, de Charles Belmont, est effectivement une rencontre magique entre deux hommes qui ne se sont pas connus.

Michèle Levieux. L’humanité. 23 juin 2020

L’écrivain mythique auprès de la jeunesse, Boris Vian, n’aura jamais connu le film le plus purement en correspondance avec son œuvre : l’Écume des jours, tourné par Charles Belmont en 1967, et dont le DVD sort enfin ! 

Boris Vian aimait le cinéma, mais le cinéma ne l’aimait pas toujours. L’événement le plus funeste restera sa mort dans une salle de projection de la rue Marbeuf à Paris, le 23 juin 1959. Et pourtant, vingt ans après la sortie de l’Écume des jours chez Gallimard sans grand succès, lorsque Charles Belmont, un réalisateur d’une trentaine d’années dont c’était le premier long métrage, se lance avec témérité et détermination dans l’adaptation de ce roman apparemment irréalisable au cinéma, l’affaire est réussie. Mais ce film d’une fraîcheur et d’un érotisme inouïs, réalisé par une équipe jeune et interprété par des acteurs jeunes (Marie-France Pisier, Sami Frey, Alexandra Stewart, Jacques Perrin, Bernard Fresson), sorti en avril 1968 alors que la jeunesse découvrait depuis quelque temps l’œuvre de Boris Vian, n’a pas attiré le public.